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Abel Clarté Association des Auteurs Autoédités

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cette association revendiqua 500 membres

Abel Clarté s’en retourne dans sa tombe ?

Abel Clarté ? Le créateur de l’Association des Auteurs Autoédités, qui semble s’être marginalisée au point de ne plus apparaître sur Internet mais ne pas avoir été dissoute, sa dernière actualité officielle consistant en une modification du siège social le 28 mars 2003 (JO du 10 mai 2003). Elle revendiqua jusqu’à 500 membres.

« C’est sous le coup d’une colère que j’ai, dès 1974, lancé un Appel dont l’écho fut une avalanche. Tout provient du prétexte invoqué dans la lettre par laquelle Simone Gallimard refusa mes Souvenirs. "Je m’en souviendrai de cette planète (1904-1939)" parut peu après à l’édition du Vivarais, obtenant un Prix du Conseil Général. Mais désormais la bombe était lancée : l’Association est prospère et les Auteurs Autoédités n’ont plus aucune honte à proclamer ce que tant d’autres occultent. Beaucoup parmi nous ont des contrats normaux pour ce qui, dans leur œuvre, entre dans les collections de vrais éditeurs, mais éditent eux-mêmes les textes pour lesquels ils ont une particulière prédilection ou une impatience. Après tout c’est par délégation des auteurs que les éditeurs éditent. Ni Vauban pour sa Dîme royale, ni Restif de la Bretonne pour son œuvre où beaucoup d’écrivains ultérieurs ont plus ou moins puisé, ni Gustave Eiffel - pour n’en citer que trois - n’ont eu recours aux "Gastons" de Paris. »
Dans une brochure sur le dixième anniversaire de l’Association.

Abel Clarté est mort le 25 mai 1996. Il était né le 1er avril 1904 en Ardèche, à Privas.
L’Association des Auteurs Autoédités, créée en 1975, déconseillait "naturellement" le compte d’auteur et fournissait les informations nécessaires aux néophytes pour s’auto-éditer.

Abel Clarté avait publié son premier livre en 1932 : « ouvrage édité aux frais de l’auteur », PSYCHE, suivi par ECLATS en 1935 et LES DERNIERS JOURS DE NANCEY en 1936...
En 1945, son roman RACE était publié « aux frais de l’éditeur (à compte d’éditeur) » par "Ed. Bière" mais il lui faudrait attendre 1965 pour "retrouver un éditeur", en l’occurrence La Table Ronde pour Le Vrai Drame De L’école De France.
Je m’en souviendrai de cette planète..., qui obtint en 1982 un prix du conseil général de l’Ardèche, fut publié « aux frais partagés Auteur Editeur. »

Dans la même brochure il était noté : « Abel CLARTE, a créé l’expression AUTEURS-AUTOEDITES. Il a banalisé le mot AUTOEDITION à partir de 1974. Il l’a probablement inauguré aussi. »

Dans l’organe trimestriel de l’association des auteurs autoédités, en octobre 1991, il écrivait : « Au début de notre action, l’avons nous assez entendue, l’antienne "Ah ! Oui... vous groupez les adeptes du compte d’auteur". Notre différence est maintenant connue. Notre hostilité de principe au compte d’auteur commence à l’être.»

Depuis bien des années, je souhaite que l’état légifère afin que le terme éditeur ne puisse plus être employé par une société réclamant de l’argent aux auteurs. Monsieur Nourry pourrait soutenir cette revendication ? Non ? Je pense qu’Abel Clarté partageait ce souci, oui, d’une certaine clarté dans les termes. J’ai écrit un texte de chanson sur le sujet, "du pain et des bouquins", car en France qui prétend au nom "boulangerie" s’engage à pétrir avec déontologie mais l’éditeur peut demander de l’argent. Quant à mon aîné, il poursuivait sa chronique par « Faut-il l’écrire en gros caractères ? Même si le compte d’auteur était moins cher que l’autoédition - nous resterions hostiles à cette sorte d’escroquerie intellectuelle. (...) Le jour où nous serions vraiment entendus il n’y aurait plus sur le marché des livres, que deux sortes de "produits" :
- L’ouvrage financé, lancé et diffusé par un éditeur vrai (celui qui ne demande pas un sou à l’auteur mais lui offre un contrat)
- L’ouvrage autoédité. Pour ce dernier nous souhaitons que les Diffuseurs s’entrainent enfin à les accueillir. »

Octobre 1992 : « La qualité - aujourd’hui reconnue - de ceux qui avant nous ont fait ce que nous faisons, l’atteste : il n’y a rien de honteux à s’éditer soi-même. Aucune loi n’oblige à interposer un éditeur entre l’auteur et l’imprimeur. "Faire semblant" d’avoir été "choisi" est uniquement une vanité. Si un "éditeur" n’a pas de réseau de vente il usurpe le titre dont il se pare. Il incarne exactement "l’intermédiaire inutile"... Tout le reste est... mercantilisme ou combinazione. »
Et certains me considèrent très virulent ! Pour avoir par exemple écrit "ne payez jamais un éditeur." Ce qui me semble pourtant du simple bon sens. Il est dommage que monsieur Arnaud Nourry en arrive à assimiler l’auto-édition au compte d’auteur. Serait-il sans autre argument ? Il commence à sentir des réticences chez les auteurs à signer pour obtenir seulement 10% du prix de vente quand l’auto-édition dépasse les 50% ?

Abel Clarté doit s’en retourner dans sa tombe ! A moins qu’il fut incinéré. Ou alors, c’est encore une histoire inventée par un écrivain, ces De Gaulle, Mitterrand ou Zola se retournant dans leur tombe à cause de Sarkozy, Hollande ou la SGDL ?

Jean Durand (qui fut le vice-président d’Abel Clarté à l’association) a également publié dans le Dauphiné Libéré du 4 décembre 1990, un résumé que devrait lire monsieur Nourry : « Si vous avez un manuscrit à faire publier, vous n’avez que deux solutions ; soit trouver un véritable éditeur qui prendra tout en charge, vous assurera vos droits d’auteur avec même versement d’un acompte dès la sortie du livre, soit faire de l’auto-édition, c’est-à-dire imprimer le livre à vos frais et en assurer vous-même la diffusion ou la confier à un distributeur sérieux. La solution intermédiaire du "à compte d’auteur" est à déconseiller formellement en attendant, espérons-le, qu’une loi établisse la différence entre l’éditeur spécialiste du "à compte d’auteur" et l’éditeur vrai. »

L'auto-édition ce n'est pas du compte d'auteur, cher monsieur Arnaud Nourry, PDG Hachette Livre. (S. Ternoise)



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